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USA - La viticulture Californienne

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Ce dernier article sur les USA a pour but d’étayer les arguments en faveur de l’établissement de bassins de production forts en France au travers d’un exemple : la Californie. Cet état a su se doter de structures de production modernes en concentrant les capitaux et les productions californiennes sont relayées autour d’un outil de promotion national et international : le California Wine Institute.

 

 

cartWineRegionsCAPrésentation

En 2008, la Californie représentait 90% de la production de vins des Etats-Unis avec un total de 318 000 hectares de vignes plantés. Elle est suivie par l’état de Washington avec seulement 25 000 hectares. La principale région productrice est la Central Valley (73% de la production). Les régions les plus connues (Sonoma Valley et Napa Valley) représentent respectivement 6% et 4% de la production de l’état. Parmi toutes les variétés produites, le chardonnay arrive en tête avec 27%. 

 

Les vins californiens sont exportés dans 125 pays notamment en Europe (Royaume-Uni, Allemagne, Danemark, Suède, Pologne), au Japon, en Chine, au Mexique ou encore au Canada. Ces exportations représentaient en valeur plus d’un milliard de dollars en 2008 contre 35 millions en 1986. La progression annuelle moyenne est, en volume, de 10% depuis 10 ans. Ces exportations concernent principalement les vins d’entrée de gamme produits par les 3 premiers groupes mondiaux.

 

 

Le rôle du California Wine Institute

Cet organe a été crée en 1934, pendant la prohibition dans le but de s’y opposer, d’ouvrir de nouveaux marchés, de diminuer les taxes sur le vin et d’éduquer les gens. Il rassemble à ce jour plus de 1000 wineries qui représentent 63% des vins produits aux Etats-Unis. L’adhésion au CWI est volontaire et le montant des cotisations dépend de la surface de la production. Le CWI possède 6 bureaux aux Etats-Unis et 16 à l’international. Sa fonction principale est d’assurer la promotion des vins, qu’elle soit nationale comme internationale, notamment par le biais d’évènements (animations, foires, dégustations) et d’établir la stratégie de développement de la région. Les principales orientations stratégiques sont les suivantes :


La surface viticole du vignoble californien est à l’équilibre. Les seules modifications qui peuvent y être apporté sont un léger déplacement sur les zones côtières pour favoriser la culture de cépage plus contraignant, tels que le pinot noir ou le sauvignon.

La concentration des capitaux pour développer de puissantes structures de production. Ainsi, il n’existe plus à ce jour de structures coopératives en Californie. Les vinificateurs disposent de plus de souplesse par rapport au marché.

L’orientation vers une viticulture durable. C’est la principale orientation stratégique depuis 2002. Elle concerne 68% de la superficie viticole et 63% de la production. Pour obtenir la certification, les producteurs doivent respecter au minimum 58 des 227 pratiques inscrites dans le cahier des charges du label. Un organisme tiers est chargé d’assurer le suivi du vignoble pour prouver sa constante amélioration en terme d’environnement.

 

 

Des rôles bien définis

A l’inverse du modèle français que nous détaillerons plus loin dans l’étude, les intervenants de la filière californienne ne cumulent pas les fonctions. Ici, pas de négociants ou de caves coopératives présentes à tous les stades. Il y a une réelle segmentation entre la production, la vinification et la commercialisation.


Producteurs et vinificateurs sont liés par trois types de contrats : ceux à long terme (5 ans en moyenne), les contrats Evergreen (durée de 3 ans avant résiliation) et les contrats à court terme (1 an). Les producteurs vendent leur raisin aux vinificateurs, pour un prix qui varie en fonction du cépage, de sa provenance et bien entendu de sa qualité. Par exemple, un cabernet sauvignon de la Napa se vend entre 2000 et 10000 dollars / tonne alors que dans la Central Valley, son prix varie entre 600 et 1500 dollars. Pour chaque campagne un prix de vente plancher est défini par l’état.

 

 

 

Le second point concerne le rôle des universités. Aux Etats-Unis, la notion de rentabilité économique est plus présente que chez nous. Produire un vin c’est bien mais le produit à perte, ca ne sert à rien. Ainsi, des études de coûts et des outils de calcul sont mis en place par les universités et par les syndicats de producteurs.


Par ailleurs, les intervenants de la filière travaillent ensemble. Reprenons l’exemple californien, les syndicats de producteurs dressent une liste de thématiques de recherche et l’envoie aux départements de recherche viticulture/œnologie des universités. Les chercheurs de ces départements (centralisé depuis 2008 sur un unique campus dans le but de créer un pôle de recherche mondial sur la vigne et le vin) proposent aux syndicats des solutions pour répondre aux problématiques posées. Il faut savoir que le campus spécialisé dans la recherche sur la vigne et le vin (campus UC Davis) dispose lui même de plusieurs vignobles lui permettant non seulement de valider ses recherches directement sur le terrain mais aussi de financer ces recherches en vendant les raisins issus de ses vignobles.

 

 

 


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